C’est l’association de surf thérapie pionnière en Charente Maritime. Elle regroupe des professionnels de la santé, du surf et des pair-aidants sensibles notamment aux problématiques liées aux mécanismes de dominations (violences physiques, psychologiques et sexuelles).
Elle souhaite démocratiser la pratique du surf comme accompagnement complémentaire à un suivi thérapeutique dit «classique».
L’Organisation Internationale de Surf Thérapie (ISTO) définit la surf thérapie comme « une méthode scientifiquement prouvée qui allie surf et activités structurées pour promouvoir le bien-être psychologique, physique et psychosocial ».
La surf thérapie prend racine de l’autre côté de l’atlantique aux Etats-Unis. Au début des années 2000, plusieurs associations américaines (Operation Amped, Wounded Warriors Project et Jimmy Miller Foundation) proposent des programmes de surf thérapie notamment pour les traumatisés de guerre. En 2017, est créée l’ISTO et le programme The wave Project au Royaume-Uni est le premier au monde financé par un service de santé gouvernemental (le National Health Service, NHS). Les résultats sont concluants, les participants ressortent de ce programme “plus calmes, moins en colère et plus connectés les uns aux autres” (Chevrier et al., 2023). En une décennie, la surf thérapie au Royaume Uni n’a cessé de faire ses preuves et compte désormais comme un soutien établi pour la santé mentale et physique. La NHS reconnaît désormais la surf thérapie comme une “forme efficace de thérapie pour les enfants et les jeunes souffrant de problèmes de santé physique et de santé mentale, de privation ou d’isolement social”.
Dans le monde entier, de nouveaux projets de surf thérapie voient le jour (Irlande, Pays bas, États-Unis, Portugal, Australie, l’Afrique du Sud) le plus souvent en complémentarité d’une prise en charge classique charge classique (TCC, EMDR) (Sarkisian et al. 2023).
En effet, l’expérience de surf est particulièrement pertinente pour les personnes souffrant de troubles de stress post-traumatique (TSPT) ou d’état dépressif. Comme le décrit le Docteur Barucq, basé sur la côte basque française, le surf est à l’opposé du TSPT et de l’état dépressif (rappelons que le TSPT se caractérise par un repli sur soi, des flash backs, des cauchemars de l’événement traumatisant et un état d’hyper vigilance anxieuse). Le surf demande quant à lui un engagement corporel et sensoriel permanent : appréhender la vague, ramer, se lever puis surfer et lire la vague. Il y a un réel travail d’adaptation tout le long. Il est en plus associé à de la pleine conscience naturelle et à un sentiment total de plénitude après la session (Barucq, 2014).
Bien évidemment, le développement de la surf thérapie est hétérogène dans le monde et dépend bien entendu de la proximité avec l’océan. Ce qui en fait, un sport d’autant plus adapté sur notre territoire rochelais !
L’idée de Surf Up est née durant le parcours de reconstruction de Zoé (monitrice de surf diplômée). Après son agression en 2020, elle entreprend beaucoup de choses pour surmonter cela, s’accrocher à la vie et trouver un sens à la sienne (plainte, thérapie EMDR, ICV, journal d’écriture, livre, podcasts, films etc). Mais la souffrance que la colère et l’injustice génèrent en elle, ne tarissent pas pour autant..
C’est finalement, lors de son passage dans le groupe de parole sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) du CIDFF de La Rochelle en octobre 2022, qu’elle trouve le moyen de canaliser toute cette rage mais surtout d’en faire bon usage.
« Je me suis réveillée un matin, et tout était limpide, le but, le nom [Surf Up] et ma légitimité à proposer ça. Mon parrain m’avait fait passer un article sur une clinique en Bretagne qui proposait des cours de surf aux toxicomanes. Alors pourquoi pas proposer ça, ici, aux personnes de mon groupe de paroles ?!”
Puis, rapidement, elle découvre l’existence de l’association Panasea au Pays basque (pionnière de la surf thérapie en France, créée en 2021) ainsi qu’une organisation internationale de surf thérapie (ISTO, créée en 2017). Tout un monde s’ouvre alors !
Grâce à l’aide et l’enthousiasme des psychologues du CIDFF(Agathe et Solene), elle présente l’idée à leur direction qui donne le feu vert. Ainsi, depuis 2023, un atelier bonus de surf thérapie est proposé aux participant.e.s des groupes de paroles sur les VSS.
Puis en février 2024, elle reçoit un message d’Agathe. Elle a donné son contact à une infirmière psy intéressée par la surf thérapie.. Charlotte travaille au centre médico psychologique (CMP) de l’hôpital de La Rochelle, pleine d’envie et de projets, elle est formée au psychotraumatisme et surfe aussi. Donc quand Zoé et Charlotte ont discuté de leurs envies respectives, leurs motivations et valeurs communes, il a semblé évident qu’elles allaient se retrouver et se compléter. Trois mois plus tard, l’association Surf Up voyait le jour 🙂
Depuis, les démarches s’enchaînent et un programme de surf thérapie a débuté en septembre 2024 avec l’hôpital de La Rochelle.
“Pour le moment, on repose sur des écoles de surf partenaires qui nous louent leur matériel. Sans l’aide et le soutien de l’école Surf in Ré, je n’aurais pas pu proposer ces ateliers au CIDFF ou élaborer ce programme avec Charlotte et l’hôpital de La Rochelle”
L’objectif de Surf Up est de devenir indépendante afin de pouvoir multiplier les programmes et les projets de surf thérapie dans la région.
“On cherche à avoir notre propre matériel, un camion et un local de stockage. A terme, on aimerait avoir un lieu pour pouvoir assurer le secrétariat et les ateliers sur le psychotrauma et la pair-aidance. On ne perd pas espoir !”
Donc si jamais vous avez une idée, ou souhaitez nous soutenir d’une quelconque manière, n’hésitez surtout pas à nous contacter à contact@surfup.eu ! Merci d’avance !!